vendredi 30 octobre 2015

78. (l'automne à Londres avec Maman.)

Au début, il était prévu qu'on y aille en août, après un séjour en Ardèche et quelques jours en Bretagne, et puis on a reporté à la Toussaint. On voulait aller voir l'expo de la British Library sur la Magna Carta et celle sur Alice au V&A Childhood Museum. Pour la première, c'était vite vu, elle se terminait le 1er septembre. La seconde, en revanche, durait jusqu'au 1er novembre, et puis de toute façon, à Londres, il y a toujours mille choses à voir, à faire, alors on trouverait bien quelque chose pour remplacer notre visite de la British Library. Et ce fut le cas.

Mardi matin, j'ai donc retrouvé Maman à Lille Europe, et même si j'ai une légère préférence pour le bateau (probablement à cause du souvenir de cette pub "Oui, c'est vrai, à Calais, il y a toujours le bateau prêt à partir" et des Toblerone géants au chocolat noir qu'on achetait au retour), regarder les couleurs d'automne défiler par la fenêtre du train et essayer de les prendre en photo (râté) ne fut pas mon expérience de voyage la plus désagréable, loin de là. St Pancras était plutôt vide quand nous sommes arrivées, on a filé vers Dalston découvrir notre Airbnb absolument parfait et comme il faisait beau, on a découvert le quartier et Hackney à pied, en allant vers le musée, situé à Bethnal Green. J'ai l'habitude de dire que je n'aime pas l'automne (parce que vraiment, ce n'est pas du tout ma saison préférée), mais là, avec le soleil, les feuilles jaunes et oranges, les briques, les fenêtres à guillotine, les maisons typiquement anglaises, il est possible que l'automne ne m'ait pas tout à fait déplu.

Nous avons donc traversé des quartiers très sympas que je ne connaissais absolument pas, avant de tomber sur le V&A Childhood Museum, qu'on a failli louper ... Musée gratuit, le bâtiment est chouette, il y a plein de bambins qui courent partout et auxquels on propose plein d'activités manuelles, mais l'exposition The Alice Look nous a bien déçues. Peut-être que l'on ne s'était pas assez bien renseigné avant? Peu importe, le reste du musée a rattrapé tout ça : on y découvre une histoire de l'enfance à travers les jouets et d'autres objets du quotidien (maisons de poupées, poussettes, chaises hautes ...) exposés dans des vitrines thématiques, et surtout, il y avait une autre exposition temporaire, On their Own : Britain's Child Migrants, bien plus complète, impressionante et réussie que celle qui nous intéressait initialement. On y découvre l'histoire d'enfants britanniques envoyés en Australie, au Canada ou dans d'autres pays du Commonwealth entre 1869 et 1970, et même si cette émigration fut salutaire pour certains, nombreux sont ceux à avoir été utilisés comme main d'oeuvre gratuite et à avoir été abusés sexuellement. Je n'avais jamais entendu parler de ce pan de l'histoire du Royaume-Uni, il est possible que cette tragédie m'ait tiré quelques larmes, d'autant que le sujet est d'une actualité brûlante, d'une part pour l'écho qu'il trouve avec la tragédie des réfugiés et d'autre part, parce que même si des excuses ont été faites au victimes, cela reste fortement méconnu et les associations (etc.) sont toujours en train de se battre pour que cela change.
Pour détendre l'atmosphère, un passage au magasin du musée m'a permis de repartir avec un poster de Moomin, classique suédois de la littérature de jeunesse, que peu de Français connaissent, mais apparemment ce n'est pas le cas des English.

En sortant, on a sauté dans un bus (sans impériale), et on a traversé quelques quartiers de Londres comme ça, dont les docks rénovés en quartiers résidentiels (j'adore!), avant de nous retrouver, complètement dépaysées, à Canary Wharf, quartier ultra-moderne de la finance et autres choses dont nous ne raffolons pas forcément, mais qui reste intéressant. Il est possible qu'au milieu de toutes ces tours, la phrase "Tu es bien la fille de ton père!" ait été prononcée (le sens de l'orientation étant l'une des caractéristiques paternelles qui est, heureusement, aussi inscrite dans mes gènes).
 

On a pris le DLR (docklands Light Railway) puis le métro (ça, ça ne change pas par rapport à la France, je continue à détester les transports en commun, mais bizarrement, se déplacer à vélo à Londres n'était même pas envisageable pour nous) pour descendre à Holborn à l'heure de pointe, ce qui se rapproche pas mal de ce à quoi l'enfer pourrait ressembler d'après moi. Mais c'était un mal pour un bien, nous nous sommes dirigées vers Covent Garden, que j'aime beaucoup : à l'époque (bénie) ou nous habitions à Lille et nous rendions à Londres au moins une fois par an pour y passer toute une journée (merci Papa prof d'anglais), le passage à Covent Garden était de rigueur avant de descendre sur les rives de la Tamise pour retrouver le car qui nous ramènerait à Lille. C'était plus grand quand moi j'étais plus petite ( ;) ), certaines boutiques ont changé, nous en avons profité pour passer chez Crabtree and Evelyn (leur savon au beurre de karité ...) et, dans une boutique qui lui était entièrement consacrée, nous offusquer du prix des mugs Moomin (encore lui), mais l'ambiance est toujours la même, il me semble. Comme il commençait à faire faim, nous avons suivi les indications du Routard et sommes allées nous régaler dans un restaurant indien, dont le seul défaut était ... d'être rempli de Français! (Maudites vacances scolaires ...)

Le lendemain, on a suivi un programme un peu plus "classique" (rien de péjoratif là-dedans), en passant au British Museum et en nous promenant du côté de Bloomsbury, Charing Cross Road et en descendant jusqu'à la National Gallery, Trafalguar Square était malheureusement défiguré par une installation due à la coupe du monde de rugby. On a un peu tourné en rond en cherchant Neal's Yard, une cour très colorée qui m'avait beaucoup plu, il y a quatre ans, quand j'étais tombée dessus par le plus grand des hasards avec Papa. Dans mon souvenir on y accédait directement depuis St Martin's Lane ou Charing Cross Road, mais ce n'était pas du tout le cas ... Pardon Maman! On a vu quelques belles vitrines autour d'Alice dans Cecil Court, cette petite rue pleine de librairies plus ou moins anciennes (bonheur) et on a fini par trouver Neal's Yard, qui est peut-être plus jolie au printemps, mais qui reste originale et colorée à l'automne.

Après ça, on a décidé de repartir à St Pancras pour y faire quelques boutiques (il y avait une petite librairie trop mignonne, un Fortnum & Mason et surtout, un Cath Kidston, donc l'essentiel), cet endroit étant le contraire exact de ce que j'imagine quand on me parle d'une gare (c'est à dire : "C'est moche, c'est sale, ça pue"). J'ai aussi tanné Maman pour qu'on aille à la boutique de la plateforme 9 3/4 de King's Cross, mais je dois avouer que j'ai été plutôt déçue (encore une fois, c'est sûrement à cause du monde qu'il y avait, mais je n'ai pas trouvé ça si intéressant, alors que je suis une fan inconditionnelle d'Harry Potter et de son univers). 
J'ai quitté Londres un peu plus chargée que je n'y étais arrivée, mais un peu plus heureuse, aussi.


M E R C I Maman pour ce séjour avec toi, pour nos discussions, pour ton écoute, pour nos découvertes, pour ce plaisir de t'avoir rien que pour moi le temps de quelques heures (toujours trop courtes), pour tes cadeaux, et pour tout le reste.

dimanche 21 décembre 2014

77. (Pokig.)


Alors c'est l'été les baigneuses
La danse avec ses danseuses
Taper sur les lessiveuses
Les choses heureuses

Mais la mer devient houleuse
Et les filles plus capricieuses
Frileuses le soleil devient plus pâle
Et c'est l'horrible bye bye



- Souchon -

mardi 23 septembre 2014

76. (Alois)

22 septembre 2014, journée mondiale de lutte contre la maladie d'Alzheimer. Je me rends compte que je ne sais que très peu de choses sur le sujet, mais que le mot "Alzheimer" me fait peur. Un peu trop, peut-être. En fait, c'est surtout un mot qui me rend triste. Aujourd'hui, j'ai beaucoup pensé à elle, sûrement un peu plus que les autres jours. J'ai ouvert ce dossier de photos, et j'ai vu une nouvelle fois comme ma grand-mère était belle, et toujours élégante. J'aurais aimé avoir son sourire. Et sa recette du clafoutis, aussi.

P.S. : Maman, si tu me lis ... Silteplé, ne sois pas triste. Je t'aime.




mardi 25 mars 2014

75. (untitled)



Photo : R. Doisneau, La dernière valse du 14 juillet (1949)

En 2008, le 25 mars était (aussi) un mardi. Nous voilà, six ans plus tard, ayant eu environ "Trois cent trente-trois fois l'temps de bâtir un roman" 

dimanche 23 mars 2014

74. (Les enfants du jeudi *)


J'avais commencé par écrire un article sur mon rapport à la danse, ce qu'elle représente pour moi. Ça s'est transformé en roman-fleuve beaucoup trop long, raconter seize années de danse n'est pas des tâches les plus aisées. Hier, ma prof de danse moderne m'a envoyé cette vidéo, qui a déjà quelques mois, et dont la qualité est plus que pourrie, mais j'aime beaucoup cette choré, alors j'avais envie de partager un moment de répétition. 
Chorégraphie : Aurélie Martin. 
Musique : Philip Glass, Opening (Glassworks) 

* Les Enfants du jeudi est un roman de Rumer Godden, l'histoire d'un petit garçon qui commence la danse le jour où il assiste à un cours de sa grande sœur, et qui finit dans une grande école anglaise; j'avais adoré le lire, plus jeune. Titre que je reprends uniquement parce que, cette année, les cours de moderne ont lieu le jeudi soir.

lundi 17 mars 2014

73. (sunny & yummy Lyon)



D'abord, il y a eu l'attente, le décompte des jours - voire même des nuits : "Plus que trois dodos" - et puis le quai de la gare. Il y a eu ses boucles blondes et mon écharpe rouge, repérées de loin, une allusion à un mister R., et la petite balade jusqu'à L'Epicerie. Il y a eu un pichet de sangria, parce que la dernière fois c'était à Barcelone, il y a quatre ans, les tartines miam-miaoum - on prend toujours la même chose, puisqu'on ne change pas les vieilles habitudes - et les tartes qu'on a partagées. Il y a eu des bières au Kaffee Berlin, quelques larmes, beaucoup de projets, un "L'année dernière, vous nous aviez donné un numéro de portable ..." Il y a eu un p'tit déj festin, le meilleur moyen de commencer une jolie journée, une rencontre bicyclettée, la première glace de l'année chez Terre Adélice, beaucoup de selfies et une inscription sur Instagram pour @lavachesauvage



Il y a eu des pieds presque dans l'eau, un café en terrasse, un tour rue de la République et passage de l'Argue, quelques instants à bouquiner sur les quais de la Saône, avant de voir le soleil disparaître derrière Fourvière et de filer manger une Giardinù dans une pizzeria où il y avait un bébé qui ressemblait à ça (Pardon! Mais on a bien ri!) Il y a eu un premier cocktail à L'Antiquaire, puis un deuxième, parce que "Les messieurs de la table derrière vous offrent un verre...", il y a donc eu quatre Américains (mais pas à Paris), de l'absinthe et d'autres choses, un pub dans le Vieux Lyon et, enfin, un retour à l'appart. Il y a eu un atelier "Viennoiseries" chez InCuisine, qui a ravi les deux gourmandes que nous sommes, de très bons pains au chocolat - la fierté! -, beaucoup de café après ça, un très chouette livre de recettes végétariennes - encore Merci ;) - et puis une sieste. Il y a eu des gyoza et des ramen chez Yomogi, un passage à la Maison Mère, où j'ai pu boire un green beast, et ce mec qui nous a dit "Vous avez l'air de vous faire chier, mes potes aussi, faisons nous chier ensemble!" Il y a eu d'autres bars, d'autres verres, des concours étranges, une courte nuit, un passage au marché, des magnolias devant les Célestins et un autre p'tit déj festin, et une autre glace chez Terre Adélice - quand on aime on ne compte pas - et d'autres instants de bronzette, de lecture et de selfies, cette fois-ci sur les quais - déjà bien bondés - du Rhône. 

 

Enfin, il y a eu le quai de la gare, et puis un grand vide. 
Bref, il y a eu trois jours géniaux à Lyon avec Lea.


jeudi 2 janvier 2014

71. (Frohes neues Jahr.)

_     _ Le seul fait de rêver est déjà très important. Je vous souhaite des rêves à n'en plus finir et l'envie furieuse d'en réaliser quelques uns. Je vous souhaite d'aimer ce qu'il faut aimer et d'oublier ce qu'il faut oublier. Je vous souhaite des passions. Je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d'oiseaux au réveil et des rires d'enfants. Je vous souhaite de résister à l'enlisement, à l'indifférence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite surtout d'être vous. - Jacques Brel -


samedi 23 novembre 2013

70. (Même quand on aura 107 ans.)

-->
 


Les fêtes d’école, les goûters d’anniversaire, le portail vert du sentier des Prieux, les goûters à base de pains au chocolat, les «Papa, est-ce que je peux aller dormir chez Margot silteplé ?», les chorégraphies en pyjama filmées par tes parents, ton walkman et cette cassette qu’on écoutait régulièrement, les jeux dans la cour de Saint-Ex, puis nos premières boums, les disputes avec les autres pestes, mais aussi nos engueulades stupides et notre fierté à la con (ahem ;) ), la bataille d’eau d’une fête d’école, avec madame K. et Amélie, le conseil municipal des enfants, les cross Auchan, et donc les journées à Bellewaerde, la chair de poule à la piscine, nos premières soirées pyjama, les gâteaux au chocolat, les cours de théâtre au collège, une semaine à Tachincourt et nos grattages de nez, « Foufi, y a des avions qui te tombent dessus », ta communion, les grands yeux que tu faisais dans le noir pour embêter Nat, les soirées déguisées au 21 rue Lorthiois, tous nos petits mots, les discussions all night long, «Je crois que c’est mon père qui se lève … », tes visites en Bretagne, un premier janvier à la plage, les salades de ta maman, et son appareil photo aussi (Merci Nel !), les photos avec les ballons gonflés à l’hélium, les visites presque annuelles pour Noël, toutes nos cartes postales (plus souvent les tiennes que les miennes, d’ailleurs, désolée), notre semaine à Milan, pour laquelle je ne vous remercierai jamais assez, le bus 57 et nos cinq kilomètres à pied (ça use les souliers), Obika, nos tragus gauches et une glace sur les marches de l’opéra, mon envie de découvrir un jour Madère. Et tous nos « Quand on sera grande … » 
Aujourd’hui, tu deviens un peu plus grande. Joyeux vingt-deux ans, Margot, mon Sugar Baby Love. You’re the very best Popeye I’ve ever met.


lundi 21 octobre 2013

69. (Lumière !)



(Photo prise ce matin, pour clotûrer cette belle semaine.)

.   La 5e édition s'est terminée ce matin, et Quentin m'a serré la main quand il a quitté la Plateforme, le village de nuit du Festival Lumière, où j'étais bénévole chaque soir de la semaine dernière. Expérience topissime, vivement l'an prochain!

.   Un article, un poil plus détaillé, sur le festival ici. (Je peux rajouter que la cérémonie de remise du prix, vendredi soir, était très émouvante, ce fut un très chouette moment passé avec Lea, Nelly et Inès. Je peux aussi me la ramener, en disant que samedi, Tahar Rahim m'a tapé sur l'épaule pour me demander quelque chose quand j'étais (pas du tout à ma place) derrière le bar. Et que Guillaume Canet a mangé des crêpes que j'avais préparées pour l'équipe - il a même dit qu'elles étaient très bonnes. Celle que j'étais vers quatorze ans aurait été ravie ... :) )

.   Merci Erlys, Constance, Justine, Mickaël, Jessica, Sarah, Salomé, Jordan, Marie, Thibault, Fred, Jocelyn, Renaud, Julie, Juju, Cam et tous les autres.